Ce post fait écho à plusieurs conversations et posts de ces derniers jours : quand faut-il accepter les critiques et quand faut-il s’en détacher ?
Noémie Bourgois recensait toutes ces choses qui peuvent nous décourager et qui ne devraient pourtant pas. Elle évoquait notamment les mauvaises notes de la part de lecteurs parmi une flopée d’éléments susceptibles de mettre à mal notre motivation. De fait, toutes ces choses sont difficiles à encaisser quand on a travaillé dur sur un bouquin. Mais parfois, elles sont formatrices et même dans certains cas, elles permettent d’évoluer.
Alors, comment faire la balance entre perfectionnisme à outrance et arrogance inconsciente ?
Partons du début.
Toutes les œuvres sont imparfaites.
Toutes les œuvres reçoivent de mauvaises critiques.
Et toutes les mauvaises critiques font mal notamment parce que nous sommes formatés pour leur donner un pouvoir occultant sur les compliments.
Mais toutes les mauvaises critiques ne sont pas bonnes à prendre et ne doivent pas nécessairement être suivies de conséquences. Certains lecteurs peuvent passer à côté de l’histoire parce que leur sensibilité est différente ou qu’ils se sont trompés de livre, sans que cela n’ait aucun lien avec la qualité de l’ouvrage. D’autres peuvent appartenir à ceux qu’on appelle les haters. Et ces gens n’expriment pas un avis sur le travail fourni ni même quant à sa qualité, ils expriment leurs sentiments, leurs problèmes et leurs difficultés – bien cachés derrière un écran, je le concède.
Cela dit certains lecteurs décèlent des défauts objectifs ou reconnus par la communauté. Faut-il pour autant se conformer à ces avis ?
Parfois oui, parfois non. En fait, ça dépend de la raison qui nous pousse à prendre la plume.
On m’a déjà demandé si je changerai un jour mon premier roman pour le parfaire. La réponse est non et la raison est simple : ce roman est un message d’amour qui exprime exactement ce que je voulais dire au moment où je l’ai écrit. Peut-être n’est-il plus d’actualité, mais est-ce utile de pervertir le message après coup ? Est-ce que le modifier pour satisfaire quelques personnes ce ne serait pas pervertir le message initial ?
Bon, je n’ai toujours pas répondu à la question.
Quand faut-il prendre en compte les avis ?
À mon sens, il faut se créer une liste de personne restreinte dont on sait qu’aucun sentiment ne viendra perturber le jugement (dur hein ?). Des personnes compétentes, authentiques, sincères, honnêtes, mais surtout bienveillantes. Et se limiter, en cas de doute, aux avis de cette poignée d’individus. Bien sûr, d’autres peuvent avoir raison, mais si leurs mots ne résonnent pas, quel intérêt de s’y conformer ? Pour entrer dans une case et s’assurer de vendre ? Oui, si le but est de vendre.
Sinon, c’est aussi bien de rester soi non ?